Si le terme est en français teinté de tristesse, de douleur, celles de l'exil contraint et de l'oppression violente, son origine étymologique appelle à la promesse d'une naissance et à la source de vie. Σπείρω désigne en effet l'acte de semer, d'ensemencer : utilisé pour décrire le travail des paysans, des cultivateurs, le verbe va par métaphore signifier engendrer, donner la vie. Puis éparpiller une semence, la répandre. A ce verbe déjà générateur de vie, la langue accole le préfixe διά qui désigne le fait de disperser, de diviser et contient la notion d'échange, de rapport.
Le terme ainsi formé -diaspora- véhicule donc l'idée de semer çà et là des germes de vie, de disperser des semences, des pousses qui permettront de prolonger voire de re-générer une espèce et de la voir fleurir un peu partout.
En ces temps de guerres, politiques et économiques, où de nombreuses populations humaines sont contraintes à des diaspora au sens moderne, gardons espoir que ces exils offriront à ces peuples la promesse de floraison et d'épanouissement que le sens étymologique contient. Comme une revanche des mots sur l'inhumanité des faits.